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Ainsi soit il

21 août 2012

12 aout

 Je ne crois pas chercher l'autre bout de la nuit.  Je sais la nuit qui n'en finira pas et qui restera à courir dans nos veines, à percer nos oreilles, poignarder nos yeux, écarter la buée du sommeil. On l'aimera toujours, nous, et elle restera là, à gonfler nos ventres de cette faim insassiable. Et parfois on aura peur, peur d'avoir eu raison. Il faudra se rassurer, se mentir un peu. Surement qu'on sera dégueulasse, certains soirs, à supurer de mensonge alors on se cachera sous une grotte, on se cachera de la nuit comme des clandestins, on ira dans des maisons, on mettras le couvert et on inventera le jour. Je crois bien que ça finira comme ça.

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21 août 2012

le 25 juillet

Au final, peut-être qu'on a jamais été que ça, que cette grande famille au milieu des murs de la grande maison, à les regarder se pendre ces murs, se préparer au vide sans jamais mourir. A attendre la fin, la froideur de son corps qui forcera la porte en ruine, qui courbera nos visages et crispera nos rides, et qui est toujours là, à côté de nous, à côté de nos rires, à guetter le fracas des jours contre les graviers, parmi les cadavres des mouettes. La fin arrivera, elle doit arriver. Forcément. Comme elle arrive toujours au bout de chaque histoire. Et qu'importe le reste, la force de nos voix, la violence de nos bouches gercées de rires et de chaleur, comme la mer c'est le deuil qui vient inonder nos ombres, qui tombe et recouvre nos peaux cuivrées, notre sueur et l'odeur du sel, des merguez et du port, et l'odeur de la joie.

21 août 2012

Mercredi 6 juin

Je sais pas quel age elle a. Je l'imagine bien, ce matin, toute fripée de sommeil ouvrir les yeux et se dire, comme ça: Ouais je sais bien, c'est mon anniversaire, pas la peine d'y penser. Et trainer ses rides jusqu'à la cuisine et boire son café avec des bruits horribles en se disant qu'elle a bien vieilli et s'imaginant la petite Valérie d'antant, avant que les années passent, qui se précipitait dans le jour en courrant. Elle a du revoir la joie qui lui tordait la bouche et les yeux et qui s'en est allé très loin. Elle est triste, ma mère. J'aimerais bien savoir ce qu'elle a dans la tête et le sang qui gonfle ses cris et la vie qui lui arrache les paupières à l'heure du levé. Et à quoi elle rêve aussi. Putain j'aimerais vraiment savoir, comme ils sont ses pays secrets et les couleurs qui embrasent ses yeux, si c'est les mêmes qu'elle étale sur le visage de ses dames. Comment c'est, de peindre, de vivre mille fois les mêmes minutes, les mêmes semaines qui repassent, les mêmes sourirs et cette même crainte qui chaque fois vient et les étrangle. Lorsque tout devient tragique, que tout tombe sur son visage, comme une pluie qui ne doit jamais mourir et qui asperge ses yeux comme des caniveaux. Je ne reconnais pas son visage, je ne le reconnais jamais. Je crois que je ne l'ai jamais vu, vraiment, derrière les rides et les marécages. Chacun de ses gestes à quelque chose de terrible, quelque chose de tellement triste qu'on ne peut que détourner le regard. On a honte de n'être que ça, de n'être que des soupirs et des caresses et des muscles si faibles qu'il ne peuvent porter le corps d'un autre. C'est lourd son corps, c'est tellement lourd, ca se porte pas, ça s'abandonne hors de soi, dans ses paroles et dans ses rires.

7 mai 2011

Plus d'un an est passé. Sur moi, dans moi, j'sais

Plus d'un an est passé. Sur moi, dans moi, j'sais pas où mais il est passé et je n'écrirais pas sur la tragédie du temps qui passe parce que c'est bien trop triste pour ne pas être immonde. Toutes les mains ont déjà puisé dans cette tristesse là, tout les yeux ont déjà pissé tout ses poèmes, je connais tout par coeur et j'ai la flemme de tout réciter.  Et puis il faudrait y mettre des larmes, de la sueur. Alors on s'arretera là. Je recommence.

19 mars 2011

Tu sais, comme toi je l'ai vu le mégot de la

Tu sais, comme toi je l'ai vu le mégot de la lune, rouler dans la cendre, une fois les lampadaires endormis, une fois le mensonge exhibé. Et je l'ai rejoint moi aussi, chaque matin, le mouvement las des silhouettes . Mais il faut oublier maintenant. Parce que la nuit est belle, parce qu'on a plus le droit de mentir.
Tu sais, bientôt, quand la fumée s'en ira rejoindre l'or et les étoiles, on restera là nous. On verra la lumière crucifier les miettes de nos rêves, écarteler nos pupilles. Mais plus jamais, plus jamais on ne la suivra dans le courrant de la laideur. Promet le moi. 

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19 mars 2011

14 mars 2010

Je voudrais te voir là, dans le tabac qui se consume. Eh oui il m'arrive de penser à toi. Et toujours quand la fumée se déploie, emporte avec elle les poussières de mes jours. Des miettes de moi qui s'en vont là où les voitures disparaissent. Il fait beau, comme ils disent, le printemps qui se pose sur les visages à la terrasse des cafés. On aurait pu se rejoindre là sur les trottoirs illuminés, joindre nos corps sur un joint qui ne se consumerait jamais.

18 mars 2011

Le 12 mars

Non non non. Tu n'auras pas de réponse. Tu as l'odeur du rien. Et je me courbe sous le plafond, tu sais moi j'veux mourir sur les rails. Sentir passer sur moi la carresse du métal, me voir ramper de mes plaies, m'évader des convulsions de ce corps sans nom, cette pierre qui roule, qui déambule entre les feuilles mortes.                                                                                                                                                                      Je mens. Vous n'êtes pas les bons. Vous, je vous connais trop. Je les ai déjà vus vos tripes, j'ai déjà craché sur vos couleurs. Vous me dégoutez à présent, vous et vos os qui craquent sous mes pas. Vous n'êtes que des lettres, que des mégots, que des riens, petits riens qui s'accrochent à mes mains. Je vous laisse ici. Tant pis pour ma gueule. Maintenant, il n'y a que moi, moi sur les voie, à attendre un monstre de féraille et son hurlement, tout en bas de la vie. "Vie". Quel drôle de mot aussi. J'crois bien avoir oublier sa définition, la lumière de sa cheveulure, et son sourire...putain son sourire. Je suis seule désormais. Pour de vrai. Pour de faux. Sur le papier ou bien le bitume. Une nouvelle ratture, toujours, j'attend. De pouvoir l'attrapper ce rien qui rode, de l'arracher des mains de l'instant pour mieux le projeter là, sur les îles abandonnées. Près de Maxime et de son cadavre qui chante, qui ris des jours qui nous ont brisés.

 


18 mars 2011

Mercredi 23 février

J'y arrive toujours pas. Les murs se ressèrent peu à peu mais toujours je m'enfuie dans les ruelles et j'ère dans les secondes, même si je sais que je ne tiendrais pas le coup, qu'il faut me laisser enfermer.  Je sais qu'ils m'arracheront mes vêtements et la liberté si je ne m'assied pas à ce bureau. J'sais bien que je vais le regretter, que tout est payant et tout, mais...j'sais pas, je peux pas.  Pourtant, elle m'attire la triste couleur des cellules qui se mèlent à vos corps, votre âme.  Pourtant je sais que je n'ai pas le choix. Qu'il faut crever pour ne pas crever.                                                          Dedans, il fait chaud, les gens font semblant de sourire et leur peau toute entière ruisselle d'argent. Dehors, il fait noir. On m'a dit qu'il ne fallait pas s'y avanturer, qu'on mourait aussi las bas, mais sans anestesie.

18 mars 2011

Le train traverse les rails, disparait en un

                            



                                  Le train traverse les rails, disparait en un fracas . Des yeux luisants de crasse se croisent et  se bousculent et je ne sais plus écrire. Je vous cherche encore,à chaque recoin de ce désorde . Peut-être que vous êtes morts, et dans ce cas, je meurs aussi. J'peux pas rester seule, vous le savez, alors je m'éteindrai dans la poussière, près de vos visages arrachés, et le silence verra mon corps se consumer au rythme du temps qui se taille. Si vous êtes morts...     Revenez à moi, je vous en conjure. Les gens sont laids, c'est vous que je veux. Dîtes moi que c'est pas trop tard. Que vous ne m'avez pas abandonné. Qu'il n'y de lumière que dans vos yeux. Dites vous que c'est une prière, je tombe à genous devant vos courbes. Voilà, je me donne à vous.

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Ainsi soit il
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